Le Guide du PAX - Comportement A l'élevage

 

 

Observation

Nous touchons là à un domaine mal connu et à des observations difficiles à transformer en caractérisation précise mais dont tout le monde perçoit l’importance.

Il est question plus haut d’une « bonne tête » ; c’est également une tête (un cerveau) qui détermine des comportements propices à l’apprentissage, à la mémorisation et à la répétition dans le temps des gestes et des attitudes favorables à la performance. Il existe des ouvrages sur l’observation comportementale mais il n’y a pas ou peu de publications qui permettent de faire un lien entre les paramètres observables du comportement et la performance sportive ; c’est pourquoi ce chapitre prend la forme d’une discussion et c’est également pourquoi les lecteurs sont invités à l’enrichir par leurs contributions par courrier ou sur le site Internet www.gfeweb.com

Nous nous intéressons à trois aspects du comportement que l’éleveur peut observer dans la durée en regardant comment fonctionne un individu donné au sein d’un groupe et en interaction avec l’homme dans les actes courants de l’élevage (trajets box-paddock, repas, parages, soins, voyages et comportement lors de rassemblements…)

Le caractère soumis ou dominant s’observe au sein du troupeau en regardant la place de l’individu dans la hiérarchie : accès à l’abreuvoir et à la mangeoire collective, réaction aux gestes d’intimidation des autres individus. Un « soumis » reproduira-t-il (ou elle) son caractère soumis et sera-t-il plus ou moins facile à soumettre ? La question n’est pas tranchée.

En revanche, il est permis de penser qu’un individu hyper-dominant devra être initié avec ménagements aux joies du travail sportif.

Le tempérament placide ou émotif peut s’observer au champ (l’ouverture de la chasse est hélas une période propice à ce genre d’observations, de même que les feux d’artifice, etc…), mais il peut également s’estimer à l’écurie. Le cheval émotif n’est pas l’ami du maréchal-ferrant quand il fait des écarts au bruit de la râpe ou du fer qui heurte le sol, mais le « trop placide » qui donne mal son pied ou qui se « laisse porter » n’est pas son ami non plus.

Cette mesure peut être corrélée avec le sang mais pas totalement. Il y a des chevaux émotifs qui manquent de sang et auxquels un stress fait perdre leurs moyens au lieu de les faire réagir et il y a des chevaux placides qui se comportent avec toute l’énergie et la réactivité voulues au moment opportun (c’est souvent une des qualités des produits de Kannan et Mr Blue).

Enfin, l’attitude curieuse ou indifférente s’observe dans la manière dont un cheval réagit à des changements dans son environnement : arrivée d’un nouveau cheval dans le barn ou le groupe de box ; introduction d’un individu ou d’un groupe dans un nouvel herbage, pose d’un nouveau ruban de clôture, introduction d’un jouet dans un box, etc…

La curiosité témoigne d’un éveil et d’une sensibilité aux stimuli extérieurs qui peuvent être utiles au travail, mais une curiosité excessive peut conduire à une moindre capacité de concentration constante pendant les 60 à 90 secondes d’un parcours plein de « curiosités » !

On ignore, à notre connaissance, à peu près tout de l’héritabilité de cette attitude, mais c’est une lacune que le temps comblera car c’est un paramètre comportemental instructif !

Pour ces trois paramètres comportementaux, l’observation se fait dans la durée ; elle commence au plus jeune âge, se poursuit pendant le cycle d’élevage et lors du retour éventuel au haras après une carrière sportive.