Le Guide du PAX - La Croupe

 

 

Observation

Comme les autres caractéristiques, la croupe s’observe avec un cheval à l’arrêt sur un sol horizontal et le canon du membre postérieur à la verticale.

La forme et la longueur de la croupe correspondent à la position et la taille de l’os iliaque. Elles s’apprécient en partant de la pointe de la hanche et en allant jusqu’à la pointe de la fesse. L’inclinaison de la croupe est mesurée par l’angle formé entre cette droite et l’horizontale. Elle peut s’évaluer avec un compas de menuisier ou avec du ruban adhésif et un rapporteur, comme l’épaule.
Sa longueur se mesure avec un mètre pliant.

 

Caractérisation

 La croupe sera dite « horizontale » si l’angle que forme l’axe de l’os iliaque avec l’horizontale (fig.14) est inférieur à 21° (fig.15), « plutôt horizontale » entre 21 et 27°, « plutôt oblique » entre 27 et 33° et « oblique » à partir de 33° (fig.16).
On considèrera qu’elle est longue si la longueur du bassin est supérieure à 35% de la hauteur du cheval au sommet de la croupe, plutôt longue entre 35% et 31% ; plutôt courte entre 31% et 27% et courte si la longueur du bassin est inférieure à 27% de la hauteur au sommet de la croupe.

 

Signification

La croupe est un ensemble de leviers actionnés par les muscles de l’arrière-main.
Selon leurs points d’insertion, ils vont tirer le grasset vers l’arrière et contribuer à la propulsion verticale, abaisser la hanche, ramener le bassin vers l’avant et contribuer à l’engagement, arrondir la région dorsolombaire et contribuer à la propulsion horizontale.
C’est une mécanique qui est bien explicitée dans les traités d’anatomie et dont la complexité dépasse les ambitions de ce guide, mais il faut retenir plusieurs points.
Plus la croupe est longue, plus le fémur le sera et plus le travail des leviers sera efficace à tonicité musculaire égale.
Plus la croupe est fortement inclinée, plus l’angle avec le fémur est ouvert et moins le levier est efficace pour la propulsion verticale.
Plus elle est horizontale et moins les leviers sont efficaces pour permettre l’engagement.

On considère généralement qu’une croupe longue et inclinée entre 25 et 35° est souhaitable. Par ailleurs, plus le grasset sera en avant de la ligne qui va de la pointe de la hanche à la pointe du jarret, plus le levier sera efficace pour la propulsion verticale.

 

Discussion

La variété morphologique des croupes observée chez les performers de haut niveau est très importante du fait des très grosses interactions entre cette partie du corps et les autres caractéristiques de morphologie et de locomotion.

Les inconvénients d’une croupe trop inclinée seront amplifiés par des jarrets situés derrière la pointe de la fesse lorsque le canon est vertical (« jarrets loin ») mais au contraire compensés par un jarret bien en place avec un bon engagement naturel.
Les inconvénients d’une croupe très plate peuvent être corrigés par un dos souple et une position basse de la pointe de la hanche qui facilite le ploiement du dos.

Les inconvénients d’une croupe courte peuvent être compensés par la tonicité des muscles qui la font fonctionner.
Une croupe longue nécessite une musculature puissante et tonique pour jouer pleinement son rôle de levier.
La croupe d’un cheval doit avoir « les moyens de ses ambitions », c’est-à-dire une musculature adaptée aux bras de leviers et aux efforts demandés.
Là encore, le travail du cavalier va jouer un rôle essentiel pour développer l’efficacité et la tonicité de la musculature naturelle.
Derrière la complexité des interactions du fonctionnement de l’arrière-main, une croupe longue, inclinée entre 25 et 35°, suivie d’un fémur et d’un tibia long sont des caractéristiques propices à une propulsion verticale et horizontale de qualité.