Le boulet est à la jonction du canon et du paturon. Il est formé de l’os sésamoïde qui s’articule avec la première phalange à sa base et le métacarpien principal (canon) à son sommet.
La suspension du boulet s’apprécie par la longueur du paturon (1ère et 2ème phalange), qui se mesure entre la couronne et la base du boulet, et par l’angle entre l’axe du paturon et l’axe du canon.
L’observation se fait à l’arrêt, le cheval posé en équilibre sur un sol plat, les membres à la même hauteur et les canons à la verticale.
Pour des raisons d’efficacité et de difficulté à obtenir un arrêt avec les 4 membres parfaitement posés, on observera séparément et successivement la suspension des boulets antérieurs et des boulets postérieurs.
La suspension sera dite « droite » si l’angle entre l’axe du paturon et celui du canon est supérieur à 150°, plutôt droit entre 145° et 150°, plutôt bas entre 140° et 145°, et « bas jointé » s’il est inférieur à 140° (fig.24).
Il sera dit « court jointé » si la longueur du paturon est sensiblement identique au diamètre du boulet et d’autant plus « long jointé » que cette longueur sera supérieure au diamètre du boulet (jusqu’à 1.5 fois).
Le boulet est la « gare de triage » des contraintes auxquelles sont exposés les membres.
Celles-ci sont maximales à la réception du saut pour le membre antérieur et à la poussée ascensionnelle pour le membre postérieur.
Pour prendre la mesure de la contrainte passant par les boulets et le rôle d’une bonne suspension, il suffit de regarder la photo d’un boulet postérieur en phase d’appel du saut et celle d’un boulet antérieur en phase de réception… !
Les contraintes se répercutent sur le pied, d’autant plus que le cheval sera droit jointé et sur le réseau tendineux, (principalement le suspenseur du boulet) d’autant plus que le cheval sera bas jointé.
Comme un levier, le fait d’être « long jointé » augmentera la répercussion sur les ligaments et les tendons des contraintes transmises par les boulets bas jointés et le fait d’être « court jointé » aggravera celles transmises au pied par les paturons « droit jointés ».
Le boulet postérieur est soumis à une contrainte passive (c’est-à-dire liée à l’effort qu’il subit) moins forte mais plus fréquente que le boulet antérieur et il est soumis à une contrainte « active » (c’est-à-dire liée à l’effort qu’il produit) plus forte.
Le cheval peut « gérer » les contraintes actives en cas de douleurs (il diminue l’effort produit) mais il « subit » les contraintes passives et en ressent une éventuelle douleur.
Les boulets postérieurs mal suspendus et long jointés provoqueront une souffrance liée aux contraintes « actives » et le cheval diminuera son effort pour diminuer sa souffrance. Cette souffrance sera accentuée pour les chevaux ayant les jarrets très droits.
Les boulets antérieurs suspendus trop verticalement (droit jointés) se traduiront par une augmentation de la douleur lors des contraintes « passives ».
La souplesse de l’ensemble du système musculo-squelettique peut compenser les problèmes liés à une mauvaise suspension des boulets. La rigidité de la ligne du dessus et des allures vient au contraire accentuer ces problèmes. Il est évidemment fortement conseillé de rechercher une bonne suspension des boulets, ni trop droits, ni trop bas.
Le travail d’assouplissement et une maréchalerie appropriée peuvent retarder ou atténuer les douleurs liées aux défectuosités de suspension des boulets.