Le garrot est formé par les apophyses épineuses des 9 premières vertèbres thoraciques, correspondant aux 9 paires de côtes attachées au sternum. Les côtes forment la partie non déformable de la cage thoracique (fig.11).
Sa forme s’apprécie visuellement par son coté plus ou moins saillant et plus ou moins prolongé. Il commence au sommet de l’omoplate et se termine à l’apophyse de la 9ème vertèbre dorsale en formant un angle plus ou moins ouvert avec la ligne du dos.
Nous proposons une méthode d’appréciation, résultant en une appréciation allant de « court » à « prolongé », en mesurant la distance allant de son sommet (4ème dorsale) à sa base (9ème dorsale) (fig.11).
Il sera court si cette distance est inférieure à 12 cm. Il sera plutôt court entre 12 et 17 cm, plutôt prolongé entre 18 et 22 cm et « prolongé » au-delà de 22 cm.
Cette mesure est à moduler par l’appréciation visuelle générale, en fonction de la forme et de la taille de l’épaule et de la place du sommet du garrot par rapport à l’aplomb du coude.
Une des fonctionnalités du garrot est de déterminer le positionnement de la selle. Il est souhaitable que la position du cavalier en selle ne se déplace pas trop vers l’avant, ni vers l’arrière le centre de gravité du cheval, ce qui perturberait son équilibre naturel.
C’est pour mieux respecter cet équilibre que les jockeys de courses montent avec des étriers si courts !
Par ailleurs, en s’étirant vers l’avant lorsque l’encolure s’abaisse, les apophyses épineuses qui forment le garrot contribuent à soulever le dos et soulager le muscle long dorsal.
Plus le garrot sera proéminent, plus cet effet de levier sera efficace. Un garrot long et proéminent sera préférable à un garrot court et noyé, à la fois pour favoriser l’équilibre naturel du couple cavalier cheval et le travail du cavalier dans la mobilisation du dos du cheval.
Le sommet du garrot est en principe placé à l’aplomb de la pointe du coude. Trop « avancé » ou trop « reculé » par rapport à cet axe, il perturbe l’emplacement idéal de la selle.
La musculature du garrot jouera un rôle dans son élévation au moment du saut et dans le mécanisme d’amortissement des contraintes à la réception. Toutes choses égales par ailleurs, un garrot naturellement musclé est préférable.
Sur ce sujet, il est à nouveau question d’interactions :
Les caractéristiques qui peuvent compenser un garrot trop court ou « noyé » sont la forme et les dimensions du dos et l’équilibre naturel des allures.
Il sera plus facile de compenser les inconvénients d’un garrot court avec un dos long, souple et plutôt droit, et avec un équilibre naturel lié entre autres à une bonne amplitude de mouvement de l’épaule.
A l’autre extrême, un cheval avec un garrot très long et un dos plutôt court se « selle mal » et charge l’arrière-main du poids du cavalier ; cela peut nuire à la qualité de la propulsion et à l’articulation du dos en mouvement.
Si les deux extrêmes sont à éviter, il sera toutefois préférable de rechercher un garrot bien sorti, musclé et suffisamment prolongé pour assurer un bon positionnement de la selle par rapport au centre de gravité du cheval.