PAX : L'épaule

 

 

Il s’agit d’un triangle ayant pour sommets le sommet de l’omoplate, la pointe de l’épaule (articulation scapula humérale), et la pointe du coude (extrémité de l’olécrane).

On apprécie sa forme, sa surface et son orientation.

L’angle entre l’axe de l’omoplate et celui de l’humérus est le plus généralement suffisamment proche d’un angle droit pour qu’on puisse calculer la surface de l’épaule en multipliant la longueur de l’omoplate par celle de l’humérus et en divisant par deux.

La forme du triangle s’apprécie par la longueur de l’humérus rapportée à celle de l’omoplate.

L’orientation de l’épaule s’apprécie en mesurant l’angle entre l’axe de l’omoplate et la verticale lorsque le cheval est posé sur ses 4 pieds avec les canons antérieurs verticaux.

L’épaule sera d’autant plus « inclinée » que cet angle s’approchera des 45°.

Elle sera d’autant plus grande que sa surface par rapport à celle de la silhouette (cf. Guide du Pax) s’approchera des 5%.

Elle sera d’autant plus profonde que le rapport entre la taille de l’omoplate et la taille au garrot augmentera.

Elle sera dite « ouverte » si l’angle entre l’omoplate et l’humérus excède 95°.

Avant de discuter de la forme souhaitable de l’épaule, il faut revenir sur son fonctionnement et son rôle dans la mécanique du saut.

Le fonctionnement des divers groupes musculaires et des articulations de l’avant main sont décrits de manière claire et complète dans l’excellent ouvrage de JM DENDIC, « Biomécanique et Gymnastique du cheval » aux éditions VIGOT et nous n’en retiendrons ici que les plus grandes lignes et de manière simplifiée.

Le cheval ne possédant pas de clavicule, ses membres antérieurs ne sont reliés au tronc que par des muscles qui se contractent ou s’étirent lors des différentes phases de la locomotion et du saut.

Ils jouent un rôle de soutien, d’amortisseur et déterminent l’ouverture et la fermeture des articulations entre l’omoplate et l’humérus et entre l’humérus et le radius ainsi que le pli des genoux.

Les rôles sont liés au tonus de ces différents groupes musculaires, à la qualité et à la coordination de leur contraction et de leur relâchement et le travail des épaules sur le plat et par des gymnastiques de saut est essentiel à leur fonctionnement efficace.

Toutefois, il y a des caractéristiques de taille, de forme et d’orientation de l’épaule qui, toutes choses égales par ailleurs, facilitent son bon fonctionnement lors du saut.

JM Denoix décrit 5 phases impliquant l’épaule à l’abord de l’obstacle : préparation de la battue, battue proprement dite avec descente du tronc entre les épaules, pli des articulations, propulsion verticale avec ouverture des articulations et protraction accompagnée du trousser des antérieurs. Dans cette dernière phase l’omoplate se rapproche de l’horizontale et les genoux se plient et s’avancent.

Pendant la phase de planer, les articulations sont libérées de la pression subie dans la phase d’abord et les « moteurs additionnels » peuvent jouer leur rôle : encolure, dos et bassin sont les principaux mais la pro traction de l’épaule et l’avancée des genoux en font partie.

La qualité d’horizontalisation de l’omoplate et de flexion des articulations de l’épaule joue à ce titre un rôle important.

La réception du saut se fait en trois temps : prise d’appui des antérieurs avec le sol, au cours de laquelle le tronc va descendre entre les épaules, suivie d’un temps de suspension entre l’appui des antérieurs et la reprise d’appui des postérieurs, terminée par la prise d’appui des postérieurs permettant la reprise d’équilibre.

Lors de ces trois phases l’épaule va jouer un rôle d’amortisseur, de support du poids du corps et de propulsion pour la reprise d’équilibre.

Pour l’accomplissement de l’ensemble de ces fonctions il existe, toutes choses égales par ailleurs, des conformations plus favorables que d’autres. Plus l’omoplate sera longue (épaule profonde), plus la fonction d’amortisseur sera efficace dans les phases d’abord et de réception.

Plus elle sera oblique par rapport à l’horizontale et plus la fonction de protraction à l’abord et lors du planer sera facile. En effet dans ces phases, l’omoplate aura d’autant plus de facilité à s’approcher de l’horizontale qu’elle sera naturellement inclinée.

La fermeture des angles entre l’omoplate et l’humérus (pointe de l’épaule) et entre l’humérus et le radius (coude) sera d’autant plus aisée que l’humérus sera proche de l’horizontale.

Toutefois, cette caractéristique poussée à l’extrême devient gênante dans le mouvement de protraction qui termine la phase d’appel du saut.

L’épaule « idéale » est donc formée d’une omoplate longue et inclinée, articulée à 90° avec l’humérus.

 

18/04/2019 - Divers